Invité Invité
| Sujet: stay with me. (thomas) Mar 23 Sep - 17:05 | |
| Il pleut. Il pleut quand tu passes la porte du bar. Les gens se bousculent, et tu te cherches un chemin, une place qui fuir toute l'eau qui tombe. Il est tard, peut être trop, et les gens que tu croise semblent tous absorbés par les vapeurs de l'alcool. Tu les trouve drôle, avec cette drôle de manière de mâcher l'anglais. Ils sortent enlacés avec de parfaits inconnus, riants tellement fort que tu t'en boucherais les oreilles. Tu ne sais pas vraiment si c'est ce que tu cherchais, cet endroit bruyant pour occupé ta nuit. Tu cherchais seulement un endroit où les inconnus abonderaient. Des inconnus qui ne verraient que toi, ou du moins l'image éphémère que tu représente. Toi la vendeuse d'histoires. La menteuse. Tu t'approches du bar et tu trébuches presque, emportée par la maladresse. Tu sais pas faire Olga, tu sais pas marcher, tu sais pas tenir sur tes pieds. Les gens trouvent ça touchant, les gens se sentent le besoin de te protéger. Poupée fragile. Mais cette fois, tu ne tombes pas. Tu te rattrapes au comptoir et rit pour toi même. Peut être parce que toi aussi, à cette heure tardive de la nuit, tu sent plus l'alcool qu'autre chose. Tu t'étais pourtant promise de boire un peu moins, pour garder l'esprit clair, éviter les brouillards. Mais l'alcool t'aide à approcher les gens. L'alcool t'aide a ne pas culpabiliser. Assise au bar, y a cette femme qui semble lutter contre le sommeil, alors tu t'approches d'elle, un peu trop même, mais les gens qui se pressent tout autour te donneront une excuse. Celle de la foule. D'un geste et d'un sourire, tu attires le serveur, qui s'empresse de s'approcher de toi. Il écoute. Il écoute comme un enfant, en tendant l'oreille pour t'écouter au milieu du bruit. Il acquiesce, il sourit. Et toi Olga, ta main glisse dans le sac en bandoulière de ta voisine. Elle ne comprend rien. Parce que t'as cette douceur, cette manière ensuite de lui tendre son porte-monnaie en lui demandant si il lui appartient. Oui, tu l'as trouvé par terre. Oui, tu as trouvé préférable de le lui rendre. Pourtant, quand le serveur te tend un verre, c'est l'argent de cette femme au visage flou et au prénom inconnu que tu pose sur le comptoir. Tu en rirais presque. Toi femme fatale. Quelle connerie. Alors tu t'éloignes de la femme qui sombre dans son whisky pour aller t'installer de l'autre côté du bar, le regard posé sur la salle. Les gens ont tous ce même air sûr d'eux, particulièrement hautain. Tu finiras bien par trouver l'homme qui fera de cette nuit une journée rentable. Il viendra, ils viennent tous. Les beaux princes charmants.
|
|