CHAPITRE I, MAKE ME FEEL ALIVE
Vivre est une nécessité, mais d'abord un droit, un privilège. Alors quoi ? Devons-nous vivre de façon banale ? Croquer la vie, essayer, se tromper, courir, rire, pleurer, aimer, détester, souffrir, être heureux. Tout doit être vécu sans exception et surmonté. Vivre la vie comme elle vient, comme elle est, pleinement. Le temps passe vite, allez y, faites vos propres expériences, n'hésitez pas. A quoi bon de toute manière ? La vie nous réserve pourtant certaines surprises que l'on ne veut pas franchir, trop dures à supporter, une page qui se ferme dans la douleur pour ne jamais se rouvrir. Injuste, la vie nous offre pourtant des moments inoubliables, des sourires et regards qui suffisent pour dire tellement. La vie ne se résume pas, elle se vit. Il y a des choses que l'on ne peut expliquer par des mots. Autant ne rien dire parfois, simplement regarder, observer et entrer en action. Quand l'amour nous prend, comment s'en débarrasser ? Nous sommes dans un état de plénitude et notre vie dépend de celle d'une autre. On commence à faire des projets, imaginer notre avenir. Cependant, on sait toujours qu'il y a une fin aux bonnes choses, parfois plus tôt que prévu. Ce sentiment de déception nous envahit, à quoi bon se battre ?

Tout le monde n'a pas une vie facile vous savez. Après, il y a la manière de la raconter. Il y a ceux qui font tout pour que cela soit pathétique, qu'on les plaigne, qu'on les réconforte. Puis il y a ceux qui n'ont pas besoin et qui n'ont pas envie de la pitié des gens. La pitié, c'est pour les minables. Ensuite, ceux qui ont une vie où tout est beau et où tout est rose, ils mentent tout simplement. Je ne veux pas vous faire croire que je suis un philosophe, en exposant ma théorie sur la vie, sur les difficultés et tout ce baratin. Je dis simplement que tout le monde fait face à des difficultés dans son existence, plus ou moins notables. Mais après tout, c'est simplement l'histoire d'une vie, d'une chose insignifiante en soi. Selon moi, on finit tous au même endroit à la fin, alors qu'est-ce qu'on en a à foutre de toute cette merde ? Mais qu'est-ce qu'un mec comme moi peut-il bien dire de la vie ?

Les relations familiales sont souvent compliquées, seulement, c'est ces dernières qui font de nous qui nous sommes. Elles ont toujours des impactes sur le reste de notre vie. Grandir sans parents fût, je pense, assez difficile. Mais comment juger lorsque nous n'avons connu que cela ? Je sais simplement que cela à permis à ma sœur et moi même d'être beaucoup plus proches que d'autres dans une situation différente. Nous avons toujours fait en sorte de ne jamais être séparés, nous montrant tels des enfants horribles aux familles voulant adopter. Seuls contre le reste du monde. Cette phrase nous définie bien. On s'est toujours mutuellement protégés.  Je regrette seulement de l'avoir laissée ces dernières années. Lorsque j'étais en Irak, elle était seule contre le monde extérieur. Et dieu seul sait à quel point ce dernier peut être un enfer. Mais tout cela prouve simplement qu'elle est la femme de ma vie, c'est inexplicable. Peu de personnes le comprennent et le tolèrent. Changer n'est pourtant pas au programme. Le temps où nous étions des enfants, innocents et insouciants était beaucoup plus simple que le monde adulte. Nous irions dû rester ces enfants là, dans un monde imaginaire et parfait, NOTRE monde.


CHAPITRE II, I LOVE YOU AND I'M SORRY
L'amour, un sentiment sans lequel l'homme ne pourrait vire. Il nous donne une raison à notre existence, nous permet de faire des projets, de vivre tout simplement. Ella et moi nous sommes rencontrés à lors d'un soirée de la ville, banal en soi. Ce petit bout de femme au milieu de tous ces gens. je ne saurais expliquer mon ressenti. Une femme avec du caractère et la joie de vivre. Je venais de fêter mes vingt-cinq ans. Jusqu'ici, je ne m'était pas vraiment poser la question d'avoir un femme, une relation sérieuse. Sauf qu'avec elle c'était devenu une évidence. j'ai été fou, fou d'elle, dès le premier instant. Seulement, quelque mois après notre rencontre, je partais pour ma première mission. Durant les longs mois sur le terrain, nous échangions lettres sur lettres. Nous ne nous sommes plus quittés depuis, certains diront qu'il s'agit de l'amour je pense que c'est beaucoup plus que cela. Notre histoire ne peut réellement se résumer ou alors en faire une saga de romans romantiques mais également dramatiques. Et encore, de nombreux détails et émotions ne pourraient être expliquées avec exactitude. Une histoire banale en soi, mais destructrice et enivrante. Nous nous sommes mariés après trois ans de vie commune, malgré mon travail qui nous obligeait à être séparés. C'était peut-être mieux d'une certaine façon. Oui, notre quotidien ensemble était rythmé de cries, de colère avec un mélange divin d'amour. Lorsqu'on se retrouvait, on passait deux jours ensemble, enfermés dans une chambre sombre, à se raconter nos craintes, nos souvenirs, à partager. On se faisait livrer, changeant constamment de cuisine. Une fois c'était chinois, ensuite italien, français, indien ou encore japonais. Coupés du monde pour quelque jours, seulement nous deux et personne d'autres. Alors oui, nous étions surement fous, fous l'un de l'autre. On se bagarrait, on s'aimait, on se détestait. Un éternel recommencement sans jamais pouvoir se passer l'un de l'autre. Les «  au revoir » sonnaient toujours comme des adieux, comme s'il s'agissait de nos derniers moments ensemble. Atroces. Les retrouvailles étaient ainsi de meilleure qualité. Elle ne ratait jamais mon arrivée à l'aéroport, c'était devenu un rituel. Nous nous sommes marié sans vraiment dire quoi que ce soit à la famille ou aux amis, c'était NOUS et personne d'autre. Seule ma sœur était présente pour ma part. On s'est mariés en jean et basket sur un coup de tête. Pourquoi attendre ? Pas besoin de blabla, de beaux costumes et d'une fortune pour se marier par amour et  pour prouver ce dernier. Ça ne servait à rien, on le savait déjà, pas besoin d'en dire plus. Il y a six ans, Ella m'a fait le plus beau cadeau du monde, notre fille, un petit ange sur la Terre ferme. Je n'ai pas pu être là lors de l'accouchement, encore une fois ce travail qui m'a pris ma vie. Je m'en veux terriblement mais je ne pouvais pas y faire grand chose. Ella savait à quoi s'attendre en m'épousant. Ce petit bout de choux tant attendu après de nombreux essais peu concluants. Je ne sais pas si elle est arrivée au bon moment. Son père n'était plus vraiment son père, je n'étais plus réellement moi. Le suis-je de nouveau ? Une phase difficile dans ma vie. J'aurais du reprendre le contrôle de moi-même en la voyant, j'aurais dû ! Mais tel un idiot, j'ai laissé mes démons prendre de dessus et tout m'enlever. L'amour de ma vie, ma fille, ma liberté et moi-même.
Ella a simplement ou se protéger et protéger la petite. Je ne me souvient pas de toute cette période, mais je me doute que ce n'était pas facile pour elle. Elle m'a quitté, j'ai déconné et j'ai perdu la garde définitive de ma fille. Amazing ! Ella aurait du essayer de me sortir de se gouffre, elle aurait dû rester, malgré tous mes problèmes. Les problèmes ont toujours une fin non ? On s'était promis : dans le bonheur comme dans le malheur. Jusqu'à ce que la mort nous sépare. Elle n'a rien respecté du tout. J'ai déconné, mais ça ne lui donne pas le droit de couper les ponts comme elle l'a fait. Moi je n'ai pas enfreins les règles, je suis toujours là, fou amoureux d'elle ou fou tout court.




CHAPITRE III, LOOSING EVERYTHING
« Parler à un inconnu, lui raconter ta vie. Wow ! Tellement fantastique. C'est pas parce que je vais vous parler durant une heure que vos allez savoir d'où vient mon problème. Je le fais seulement parce que je suis obligé. J'espère au moins que vous pourrez écrire dans votre rapport des choses bien intéressantes ! Leur excuse de traumatisme. C'est simplement pour essayer de m'évincer tout simplement. Alors quoi, ça y est, je perds de nombreux hommes au combat, dont mon meilleur ami et je suis devenue fou ? Dangereux pour moi-même ? Nous le somme tous. Je ne suis pas un exception. Qui de tous ces soldats ressortira indemne de toute cette merde ? Vous en faites pas, j'ai besoin de personne pour trouver ce qui ne va pas chez moi. C'est tout simplement ce monde de fous. Je ne sais plus réellement pourquoi cette guerre à lieux, je sais juste que je fais tout ce dont il est possible pour rester en vie et qu'il y ait le moins de pertes possible. Et après c'est moi qui suit fou ? Pourquoi ai-je voulu suivre l'exemple de ce père, pourtant inconnu ? Cela allait me rapprocher de lui ? Balivernes. J'ai vraiment des idées idiotes parfois. Ça m'a apporté quoi d'être un soldat ? Le respect ? Mais comparé à cela, j'ai pourtant déjà trop perdu. Alors quoi, je dois faire une liste ? Énumérer les regrets du passé et faire un bilan. Sauf que c'est plus cela.  Ma sœur pour commencer, je me suis éloigné d'elle et je la vois que très rarement. Nous étions tellement proche avant, désormais c'est presque un étrangère. Je ne suis même plus capable de prendre soin d'elle. Ma femme m'ignore, me rejette et un sentiment de peur émane d'elle. Je perd mon seul amour qui emporte avec elle notre fille. Je ne peux lui en vouloir. Mais merde quoi ! Tout m'échappe et je déteste cela. J'ai pour habitude d'avoir le contrôle sur tout. Et là, je viens de perdre mon meilleur ami. Je n'ai même pas envie de raconter les détails de sa mort. J'étais pourtant aux premières loges. N'est-ce pas assez ? Voir ses amis ce faire tuer et perdre sa vie ? Et voilà que désormais j'en perd l'esprit. Que dois-je donner de plus ? Ma liberté ? Jamais. Je ne suis pas fou, je suis simplement un homme comme les autres. Un homme qui est fatigué de tout cela, qui veut tout simplement vivre mais dont ces cauchemars l'en empêchent.  Alors merde, j'ai pas besoin d'un connard de psychologue, j'ai besoin de me retrouver, de souffler, de partir et de recommencer ma vie là je l'avais laissée, c'est à dire nul part. » sur ces paroles, je quitte le bureau du médecin, claquant la porte derrière moi.


CHAPITRE IV, US AGAINST THE WORLD
La mort, un terme qui nous fait si peur mais portant, nous y sommes confrontés constamment. Nous finissons par ce stade vous allez me dire. Mais il y a une différence entre être conforté soi-même avec le fait de mourir et ôter la vie d'une personne, bonne ou mauvaise. Sur le terrain, on ne se pose pas vraiment la question, même si la première personne touchée par notre balle provoque toujours un sentiment bizarre, un froid dans le dos. Alors quoi ? Dois-je vivre avec cette culpabilité ? Bien entendu, on ne peut gère se l'enlever de la tête. Quoi qu'on fasse, on s'en voudra toujours. Pourquoi lui et pas moi ? Ai-je le droit t'ôter la vie à quelqu'un ? Qui a le droit au final ? La période de permission était enfin arrivée, une délivrance mais également un supplice. Le retour dans la vie réelle puis-je dire, n'est jamais facile. Comment expliquer aux gens ce qu'il se passe ? Vivre une vie banale et tranquille le temps de quelques semaines pour ensuite retourner là-bas. Tout semble différent à chaque fois, comme si j'avais louper des épisodes d'une vie qui ne m'appartient plus. Qu'est devenue ma vie ? On s'éloigne des gens aimés et ils deviennent des inconnus. Wendy. Je n'ai pas vu ma sœur depuis plus d'un an. Qu'est-elle devenue ? Pourtant je lui avais fait des promesses. L'encourager dans ses amours, le protéger, suivre son parcours professionnel. Ce genre de choses. Mais au final, je n'ai pu rien faire, je suis simplement parti. Comme toujours. Je l'ai abandonné. Avant c'était nous deux contre le reste du monde et c'est devenu elle contre tous. J'ai seulement tenu une promesse, rester en vie. Je ne sais même plus si je suis resté moi-même cependant, son Thomas, son frère. On s'était pourtant juré de ne jamais se quitter, d'avoir chacun une belle maison avec la personne qu'on aime. Les enfants qui jouent ensembles dans le jardin lors du repas du dimanche. Un boulot stable, de l'argent, une vie épanouie. Et voilà où nous en sommes arrivés. Je suis en colère contre moi, contre ce putain d'accident qu'à eu nos parents, contre cette erreur de ma part, qui a coûté la vie de Mike, contre cette armée de merde, contre cette vie de merde. Pourquoi jamais ne se passe comme prévu ? Nos rêves d'enfants sont donc faits pour ne jamais se réaliser ? C'est bien beau alors de nous éduquer avec toutes ces images de familles parfaites et vies parfaites. Pourquoi ne pas nous dire la vérité depuis le début ?! Assis à la table d'un restaurant un peu miteux avec un verre de scotch à la main, le regard perdu et des cernes monstrueuses. Wendy fit son entrée, belle comme un ange comme toujours mais le regard déjà humide. elle ne put s'empêcher de me sauter dans les bras lorsque nos regards se sont croisées. L'amour fait donc toujours souffrir. Le repas est bizarrement silencieux, comme nous étions gênés, tels des étrangers. Elle essaie pourtant tant bien que mal de meubler se vide. Mon esprit divague, incapable de l'écouter plus de deux secondes, je lui réponds seulement avec des monosyllabes. J'observe les gens, assis au comptoirs. Que des hommes presque, tous des minables, crasseux et qui inspirent la haine. Pas mal d'entre eux regarde ma soeur depuis un bon moment avec un regard de pervers. Le sang dans mes veines commence à bouillir. Même un me défis du regard. Je peux deviner d'ici les pensées concernant ma soeur qui leur traversent l'esprit et la bile remonte à ma gorge. C'est insoutenable. Je le fixe, ignorant totalement ma soeur. Des pensées horribles traversent mon esprit, je l'imagine, torturant ma soeur, il n'y a pas de mot pour l'expliquer. Je décide de me lever, fonçant sur lui, sans un mot ni sans prévenir et le balance au sol, ce fils de pute.  Je le frappais, encore et encore, sans jamais m'arrêter. Sans réellement savoir pourquoi ? Méritait-il cela ? Le cœur explosant dans ma poitrine, je savais ce qu'il se passait mais je ne voulait pas m'arrêter et ne le pouvais pas, c'était comme une libération de toute ma rage. Je ne retenais pas ma force, prenant même mon élan. C'était limite jouissif. Atteindre le fond, pour mieux remonter. Voilà ma solution. Une fois qu'on touche le fond, il n'est plus possible de tomber plus bas. Je me bas pour elle, plus pour moi. Il serait temps Thomas. Je continuais de frapper alors que la vie s'était déjà échappée de ce moins que rien. Mes mains était pleines de sang alors que tout était flou autour de moi. Je ne sais pas depuis combien de temps je le frappais. Je sentais simplement des bras essayer de me retenir. Mais rien à faire. Belles retrouvailles entre frère et soeur non ? J'entendais Wendy crier, me suppliant d'arrêter. Mais je n'avait pas envie. Qu'est-ce que j'ai fait bordel ?! Je ne me contrôlais plus vraiment. Je sais simplement que j'ai dû m'arrêter, envahi par un courant électrique, un tazer m'a-t-on dit. Je me suis réveillé en cellule. La descente en enfer était belle et bien là. A quand la fin ?